Snapchat, Kik, Kakao Talk… : le comparatif

Il semble bien loin ce temps où le texte était l’une des seules choses qui s’échangeait en ligne. Désormais, toutes ces applications nous poussent à partager bien plus que ça, et à en dire de plus en plus sur nous.

Toutes les occasions et tous les prétextes sont bons pour communiquer, et si vous n’avez rien pour illustrer un propos ou un sentiment, vous aurez toujours une batterie de stickers, d’effets ou d’options pour transformer le banal en social.

Parce que le visuel occupe une place capitale aujourd’hui. Parce que les utilisateurs ne sont plus à la recherche de fonctionnalités à tout prix mais d’applis simples et esthétiques. Parce que partage ciblé rime aussi avec partage osé. Parce qu’un partage à durée limitée peut s’apparenter à un semblant de confidentialité. Parce qu’un clivage s’est fait chez les membres de réseaux sociaux avec un Facebook qui cherche à rajeunir son audience à coups de milliards et de jeunes pousses dont les valorisations s’affolent.

Pour toutes ces raisons, ces applications rencontrent un franc succès et incitent les utilisateurs à échanger autrement. Petit tour du propriétaire des messageries/réseaux sociaux qui cartonnent ces temps-ci…

Snapchat : l’anti-Facebook

Avec un fantôme en guise de logo, ce visuel en dit long sur la caractéristique principale du service disponible sur iOS et Android : les clichés et vidéos postés sur la plate-forme sociale ne sont que de passage. L’utilisateur peut déterminer avant sa publication la durée de la disponibilité de la photographie ou « snap »(de 1 à 10 secondes). La durée est portée à 24 heures quand les snaps sont postés en « Story ». Après cela, les médias (photos et vidéos) sont tout bonnement détruits.

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Mais au-delà de l’aspect amusant de s’envoyer des photos éphémères, l’éditeur a pris le contre-pied de Facebook en permettant aux utilisateurs de ne laisser « aucune trace » de leurs activités numériques. Contrairement au réseau social de Mark Zuckerberg en mode boulimique de données et de membres depuis sa création en 2004.

Face à l’insolent succès de cette application, Facebook a réagi de 2 manières. D’abord en faisant plusieurs offres de rachat, à chaque fois refusées. Mais aussi en lançant Facebook Poke à la fin de l’année 2012, une application quasi-identique. Mais le succès n’a pas été au rendez-vous. La version Android n’a d’ailleurs à cette heure pas encore vu le jour, et la version pour iOS en est toujours à sa première version (plus d’un an après son lancement).

Snapchat a su séduire un public jeune, peut-être plus soucieux de sa confidentialité à long terme, mais aussi friand de clichés insolites (selfies, provocations vis-à-vis des autorités, grimaces, clichés coquins…). Avec un public restreint et une visibilité limitée dans le temps, le risque de diffusion du cliché à grande échelle reste minime.

Instagram Direct : les messages à audience limitée

À priori, Facebook semble avoir perdu cette première bataille du cliché éphémère. Reste qu’il peut compter sur son acquisition Instagram pour asseoir un peu plus son leadership en matière de phonéographie.

En décembre 2013, une mise à jour plutôt discrète de l’application a donné naissance à un système de messagerie interne. Parce que la visibilité du cliché est déterminée en amont, on peut imaginer que les libertés prises par les auteurs de ces photographies privées sont un peu plus grandes. Par contre, à l’inverse de Snapchat, les photographies restent visibles par les destinataires, du moins jusqu’à ce que son auteur les supprime. On ne peut pas programmer au préalable une durée de vie pour le message.

Instagram Direct permet de partager une photo ou une vidéo avec un ou plusieurs destinataires. L’expéditeur est informé par une petite pastille lorsque le cliché a été vu et/ou commenté.

C’est quoi la phonéographie ? Vous ne le savez peut-être pas mais c’est une pratique à laquelle vous vous adonnez certainement tous les jours. C’est le fait de prendre une photographie avec son téléphone mobile. Alors, phonéographe ou pas ? Et nomophobe ou pas ?

Kik : la « photo-bombe »

Quand on regarde les courbes d’intérêt des internautes, on remarque qu’un regain d’intérêt se dessine pour l’application Kik. Alors, qu’est-ce qui a bien pu séduire ces 100 millions d’utilisateurs (données éditeur janvier 2014) ?

Kik est le petit nom de Kik Messenger. L’inscription se déroule en un rien de temps et la simplicité est au rendez-vous. Le carnet d’adresses peut être scanné en un rien de temps pour favoriser le contact avec nos amis. Mais ce ne sont que des détails face à la véritable plus-value de cette application gratuite.

Il faut regarder du côté de la zone d’insertions de l’appli pour comprendre le phénomène :

L’idée est de mettre à portée de main pléthore d’éléments funs en vue de les partager en un clin d’œil : images insolites issues du web, stickers (dont la majorité est payante), memes, dessins rapides, visuels amusants et les incontournables photos de chats ou de gadins en provenance de YouTube.

Et puisque la tendance est à la photo éphémère, Kik y va aussi son système-maison avec le « Photo Bomb ». La destruction est plus ou moins rapide (de 1 à 10 secondes).

Terminés les longs discours, aujourd’hui des visuels sont là pour exprimer rapidement ce qu’on ressent. Tout cela n’est d’ailleurs pas sans nous rappeler l’appli Bitstrips qui fait un véritable carton sur Facebook.

Kakao Talk : des stickers et appels gratuits

Poursuivons dans le sticker avec cette application gratuite disponible dans de très nombreux environnements (iOS, Android, Bada OS, BlackBerry, Windows Phone et sur ordinateur).

Ce client de messagerie instantanée permet d’échanger des photos et des vidéos, mais offre également des appels gratuits via Wifi ou réseau cellulaire. Des salle de chats peuvent accueillir jusqu’à 5 participants.

En ce qui concerne les éléments échangés sur Kakao Talk, on trouve :

• les immanquables stickers
• les envois de sons enregistrés
• de photos et de vidéos
• de fiches contacts
• d’événements de l’agenda
• de lieux
• d’émôticones

Une boutique d’éléments finance en grande partie l’aventure de cette application. On peut y trouver des thèmes à acheter, des icônes gratuits et payants.

Wire

En plus de séduire un large public, on a vu que Snapchat donnait des idées à certains concurrents déjà bien positionnés (Facebook). Mais l’application inspire aussi quelques brillants ingénieurs. Comme l’indique TechCrunch, Piragash Velummylum et Jordan Timmermann planchent actuellement sur une messagerie baptisée Wire.

Celle-ci n’est pas encore ouverte au public, mais les 2 ex-employés d’Amazon ont levé fin 2013 1,8 million de dollars pour développer leur nouveau bébé. Et pour séduire une flopée d’investisseurs dont certains sont des anciens de chez Facebook, Wire proposera un système de messages qui s’auto-détruisent au bout de 24 heures. Les commentaires seront vraisemblablement de la partie, ainsi que les stickers. Ces derniers dont certains seront payants pourraient d’ailleurs constituer le modèle économique de l’application.

À suivre donc…

Publié Le 07/01/2014 à 19:18 par Frédéric Santos

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