Google Wave : on a testé
Nous avons eu la chance de recevoir notre précieux sésame pour tester le tout nouveau Google Wave. Ce nouveau réseau social à la sauce Google se met au temps réel et aux extensions en tous genres…
Les personnes qui suivent de près ou de loin les aventures de Google savent que le gros point noir du géant du web est son absence dans le monde des réseaux sociaux. Certes, il y a Orkut, le réseau social de Google, ainsi que quelques rajouts de fonctions communautaires dans iGoogle, la page personnalisée de Google. Mais tout cela semble bien faible face à un Facebook en pleine ascension, un Twitter qui marche fort, ou même un MySpace en petite forme. Google Wave est clairement une réponse à cette absence et nous avons pu récemment découvrir cet outil en ligne très prometteur.
Wave = vague = en perpétuel mouvement
Avant toute chose, précisons que ce Google Wave est une preview, comporte de nombreux bugs et nous a fait planté plus d'une fois notre navigateur. Inutilisable pendant quelques heures, il nous aura quand même permis de découvrir les principales fonctionnalités de ce nouveau service, même si tout cela a de fortes de chances d'évoluer d'ici son lancement officiel.
C'est quoi Google Wave ?
Avant de continuer, il convient de rappeler ce qu'est Google Wave pour ceux qui n'en n'auraient jamais entendu parler. Et si nous devions définir en quelques termes ce qu'est Google Wave, on pourrait choisir ceux-là :
- messagerie,
- messagerie instantanée,
- espace web que l'on peut visiter et sur lequel on peut publier des choses,
- espace de travail collaboratif,
- zone de jeux en ligne ,
- réseau social.
En bref, on aurait presque envie de dire que Google Wave est une zone aux multiples possibilités dans Internet : un Internet dans Internet… mais chez Google.
Sur le papier (pour l'instant que sur papier), Google Wave est un outil facile à prendre en main et accessible même aux débutants. Ainsi, il ne sera plus si difficile de partager des photos (ou d'autres fichiers) avec ses amis une fois qu'on aura compris la logique de Google Wave. Un simple glisser-déposer des éléments dans la wave suffit pour lancer l'importation.
Google Wave : quand le web passe au direct
Pour comprendre rapidement le concept de Google Wave, il faut se dire que le mail se transforme en wave, et celle-ci offre beaucoup plus de possibilités à ses utilisateurs. Insertion de vidéos, de sons, sondages en ligne, itinéraires faciles à insérer, jeux en ligne et en direct, discussion en temps réel… TEMPS REEL : le mot est lâché.
Désormais, chaque wave devient un espace dynamique qui est modifiable en direct par ses participants. Prenons l'exemple d'un outil proposé par Google Wave : le sondage. Imaginons que vous êtes en train de demander à vos amis s'ils seront présents à un événement et que vous voyez l'un d'entre eux se connecter et répondre à ce sondage. Vous pouvez alors engager la discussion avec lui directement dans la zone de wave, et rajouter des participants à cet échange si vous souhaitez que ces derniers puissent le lire et éventuellement y participer s'ils se connectent en même temps que vous par la suite. Au passage, faire un sondage ne vous aura jamais pris aussi peu de temps puisqu'il aura fallu simplement cliquer une fois sur un bouton de la barre d'outils de la wave.
Et ce web en direct trouve de belles applications parmi lesquelles les jeux en ligne. Par exemple, vous pourrez voir le coup de votre adversaire en direct dans cette nouvelle messagerie et le commenter toujours en direct, comme vous verrez vos contacts écrire en direct dans les waves. Et parce que les accès au web et les navigateurs vont aller de plus en plus vite, on peut imaginer des jeux et des applications de plus en plus sophistiqués qui s'intégreront dans nos waves. Imaginez demain jouer à un Half Life dans votre Google Wave, tout en gardant un œil sur vos nouveaux messages personnels et professionnels.
Comme vous le voyez, une barre d'outils est à notre disposition dans chaque wave. Là encore, il nous aura fallu un simple clic sur un bouton pour insérer le jeu dans la wave et un glisser-déposer pour inviter un joueur.
Enfin, précisons que si tout le web peut s'insérer dans Google Wave, Google Wave et plus particulièrement ses waves sont exportables sur n'importe quelle page web grâce à un code HTML (comme une vidéo exportée par exemple).
Une interface mobile pour Google Wave
Lorsque nous avons pris en main Google Wave, nous avons eu du mal à savoir par où commençer, et cela contrairement à beaucoup d'autres services de Google. Un peu perdus, nous avons voulu nous lancer en créant une nouvelle Wave, qui correspond en réalité à un nouveau message. Et c'est vraiment en tâtonnant que l'on a découvert, lentement mais sûrement, les fonctionnalités de ce fameux Google Wave qui apparaît comme une machine un peu difficile à prendre en main mais à laquelle on s'habitue très bien par la suite.
Comme vous le voyez sur la capture d'écran ci-dessous, Google n'a pas vraiment innové pour l'interface et les utilisateurs de Gmail ne seront pas vraiment dépaysés. On dénombre quatre zone principales toutes mobiles. Libre à vous en effet de masquer certaines de ces zones au profit d'une seule, ou de 2 zones… Rien ne se perd, tout se transforme car chaque zone reste dans l'interface et offre, même en mode réduit, un accès et des fonctionnalités. Par exemple, dans la capture d'écran ci-dessous, nous avons réduit les zones de navigation et de contacts au profit de la zone d'affichage de waves et de la zone de prévisualisation des waves… mais tout en gardant un accès et même une édition sur la zone de navigation.
Notons aussi que lorsque l'on engage des chats directs (ce qui veut dire, pas directement dans la wave mais via un système de messagerie instantanée standard) avec des contacts différents, les discussions peuvent aussi apparaître sous forme de barre réduite.
C'est simple et clair, mais avec quelques bugs d'affichage liés à la jeunesse de l'outil.
Do you speak Google Wave ?
Comme avec Facebook et ses pokes, ou Twitter et ses gazouillis, Google Wave a son propre vocabulaire. Maintenant que nous avons une - petite - expérience de ce service en ligne, nous avons voulu lister l'ensemble des actions et des boutons disponibles dans l'interface, et cela afin de vous donner une idée générale des fonctions proposées. A ce jour, cette preview est uniquement disponible en anglais et certains termes seront peut-être francisés… ou pas.
- une wave : une discussion sur un mode collaboratif. C'est l'ensemble des participations et des éléments dans une même zone.
- une wavelet : c'est un bout de wave, une composante de la wave (une discussion entre participants au sein de la wave
- un blip : un message unique

- un ping : c'est une adresse à un contact en particulier. Le ping peut être comparé à un apparté, un chat privé, soit dans une fenêtre de conversation instantanée dédiée, soit dans une wave elle-même. Ce ping devient alors une wavelet.
- Playback : parce qu'une wave peut-être en perpétuelle mouvement surtout quand il y a beaucoup de participants, on peut facilement perdre le fil de la conversation, surtout si on est absent quelques temps. Ce bouton vous permettra de retracer les différentes participations de manière chronologique, comme un film qu'on regarderait au ralenti.
- New Extension Installer : pour rajouter une extension. Les extensions regroupent les gadgets et les robots.
- Gadgets : les gadgets sont de petites applications qui fonctionnent directement dans une wave. Vous en avez vu quelques captures plus haut avec une carte Maps, un jeu ou un sondage. La liste contenue dans le document ci-dessous vous donne une idée de l'étendu des possibilités.
- Robots : ce sont des outils automatiques qui sont disponibles et qui peuvent intéragir avec vous. Par exemple, le correcteur orthographique installé par défaut dans Google Wave est un robot. Mais il existe de nombreux autres robots qui permettent par exemple l'insertion automatique de tweets, la traduction automatique et simultanée de textes dans une wave.… On peut aussi imaginer installer un robot indiquant en permanence la météo d'une ville dans laquelle vous devez vous rendre avec des amis. En survolant le nom de la ville dans la wave, chacun pourra y voir en un instant le temps qu'il y fait, ainsi que les prévisions. Les applications possibles sont énormes…
Conclusion
C'est concept, c'est un peu spécial à prendre en main mais on s'y fait. De là à ce que ça remplace le webmail traditionnel ou le client mail standard, il faudra peut-être attendre un peu. À l'heure où Twitter et son temps réel inspire les grands noms du web tels que Facebook, Bing ou le moteur de recherche de Google, il aurait été étonnant que ce nouveau réseau social ne l'intégre pas.
Si vous avez la chance d'avoir une invitation pour Google Wave, vous pouvez taper with:public dans le champ de recherche. Vous découvrirez alors les waves publiques. Vous allez voir, ça bouge beaucoup et c'est du temps réel. Avec les tags, dossiers et recherches enregistrées, nous voilà avec des outils tout à fait adaptés pour filtrer ces waves. Par exemple, on peut taper with:public + beatles et on découvrira toutes les waves publiques parlant du groupe de musique. L'accès à ces waves publiques n'est pas encore bien mis en avant et suffisamment accessible à notre goût mais il est clair que c'est un argument de poids pour ce Google Wave. Avec le savoir-faire de Google en matière de recherche, nous voilà avec des outils de recherche d'informations en temps réel très intéressants.
D'une manière générale, Google Wave permet d'illustrer la stratégie globale de Google. Aussi ce nouveau service apparaît comme le carrefour de l'ensemble des services en ligne. Google Agenda, Google Earth, Google Reader, Blogger, Google Documents, Picasa, YouTube… chaque information issue de ces services pourra trouver sa place sur Google Wave sous la forme d'une extension. Et comme Google permet à n'importe quelle personne de développer sa propre application Google Wave, les possibilités sont tout simplement énormes. On comprend aussi mieux l'intérêt du navigateur de Google Chrome qui ne veut pas s'encombrer de trop d'extensions et de sa tendance à vouloir accélérer le mouvement des navigateurs concurrents et l'adoption des nouveaux standards du web.
Comme tous les réseaux sociaux, son succès dépend des utilisateurs qui seront au rendez-vous ou pas. Alors, petite vague ou tsunami ? Rendez-vous dans quelques mois…
Publié Le 16/10/2009 à 10:03 par Frédéric Santos