La rue Montgallet...

Pour ceux qui n'habitent pas Paris (voire la France) et pour qui la "rue Montgallet" est juste
un site web d'informatique voire une expression passée dans le langage courant (comme on dit,
je vais faire les courses chez l'Arabe du coin ou manger chez le Chinois d'en bas... combien
désormais disent : "tu trouveras ça pas cher rue Montgallet"), eh bien, la rue Montgallet existe :


rue Montgallet

et voici à quoi ressemble la rue Montgallet, la vraie...


Charenton-Montgallet...
Ce petit panoramique, d'abord, avec à gauche la rue de Charenton (et la sortie arrière du parking de Surcouf...) également envahie jusqu'à la place du colonel Bourgoin (au fond) par les boutiques informatiques.
A droite, la désormais célébrissime rue Montgallet...

Voyons ça de plus près.
La rue Montgallet comme vous ne l'avez jamais vue :
(c'est-à-dire déserte, un 15 août, certes, mais plusieurs boutiques étaient pourtant ouvertes ! mais apparemment, les nerds étaient allés bronzer à la campagne. Seuls déambulaient de rares touristes
hagards, un plan à la main...


rue Montgallet

noter le large trottoir et les arbres plantés récemment...
Quand j'étais môme, il n'y avait bien sûr pas une seule boutique informatique (vu que le mot et le concept n'existaient même pas). En revanche, il y avait encore abondance de bistrots et de bougnats ainsi que des artisans du bois (on est dans le 12e, pas loin du Faubourg et de la Bastille).
Mais surtout, tout au bout à gauche (après la rue Ebelmen, pas loin de la station de métro), il y avait encore (jusqu'au milieu des années 60, j'étais au lycée à l'époque) la dernière ferme de Paris... Avec veaux, vaches, cochons et poules. Le fermier passait régulièrement avec sa charette verte tirée par un cheval !

Cela dit, la verdure a repris ses droits dans le quartier.
Voici en effet à quoi ressemble l'entrée de la rue, côté Daumesnil (donc, en venant de Surcouf, par exemple...) :

A l'entrée, on remarque cette élégante passerelle qui enjambe la fourche Montgallet-Charenton et assure la continuité de la promenade plantée reliant la Bastille au bois de Vincennes pour les piétons et les cyclistes... (près de 5 km de piste cyclable et de balades pédestres sans une voiture, au ras des toits des maisons ou en tranchée boisée...)
Grâce à ladite promenade, en sortant de chez moi, je peux filer chez Surcouf sans emprunter un seul passage clouté, voir une seule voiture ou un seul feu rouge. Cool.


passerelle Montgallet




Précision historique : jusqu'en décembre 1969, cet itinéraire était celui de la ligne ferroviaire de la Bastille (la gare de banlieue se trouvait à l'emplacement de l'actuel Opera. La ligne desservait la banlieue est de Paris. A partir de Saint-Mandé, elle a été récupérée par le RER. Le reste a été progressivement désaffecté après avoir servi uniquement au trafic marchandises (desserte de la gare de Reuilly).
A la place de cette passerelle, il y avait naguère deux ponts ferroviaires métalliques (les deux voies de banlieue plus une voie de manoeuvre du chantier de la gare voisine.
les culées ont été aménagées, ce qui donne ceci :


les contreforts de la passerelle...

Détail amusant, quelques aliens en céramique sont venus s'y inviter :
(mais ce sera le sujet d'un autre topic phototouristique, promis !)


aliens...







Enfin, pour la route, une petite dernière, cette fois sur la rue de Charenton, vue elle aussi de la fameuse passerelle... comme on le voit, déserte également en cet après-midi du 15 août :

rue de Charenton

mais dans la rue Montgallet, il n'y a pas que des boutiques informatiques. Si on lève les yeux,
on voit quelques tentatives architecturales intéressantes (ou amusantes).
En contraste avec les immeubles modernes en épi (style bateau, très à la mode en ce moment)
qui bordent la passerelle, ces deux exemples d'architecture néo-classique, furieusement inspirées
par certain architecte catalan (qui oeuvra à Montpellier, Marne-la-Vallée ou place de Catalogne, à Montparnasse...) :

immeubles néo-baroques

Mais avant d'achever cette petite balade, je m'en voudrais de ne pas conseiller aux nerds chercheurs de puces asiatiques de pousser jusqu'au bout de la rue et de traverser la rue de Reuilly... Juste en face, en effet, on trouve quantité de petits passages tels que celui-ci :


passage Mousset




Comme quoi, la campagne n'a pas dit son dernier mot.
Les vaches ont disparu, mais on y croise encore des poules... (et pas seulement des pigeons et des moineaux)

PS :Ceux que ces photos intéressent peuvent s'ils le veulent, les retrouver en grand format sur siteordo.
Je leur fournirai l'adresse de téléchargement.

petite pause café avant de remonter bosser :

pause café à minuit
Pas un chat en terrasse.
Une seule fenêtre allumée dans l'immeuble en face : mon bureau
Allez hop, je remonte...

Belle balade, belles photos

Allez hop, je remonte...

Ne te fais pas écraser en traversant la rue et emporte du grain pour les poules la prochaine fois.

Merci pour les photos !

Beau reportage, félicitations.
La dernière fois où je suis passée par la rue de Charenton remonte à 1963 ou 64, je n\'habitais pas très loin. à cette époque ..
Le moins que l\'on puisse dire c\'est qu\'elle est devenue méconnaissable (pour moi) !

l y avait encore (jusqu\'au milieu des années 60, j\'étais au lycée à l\'époque) la dernière ferme de Paris..

il y en avait une autre sur la place Victor Hugo, place donnant sur l\'avenue de la Reine, jusqu\'en 1970.
J\'habitais sur cette place et le matin j\'étais réveillée, aux aurores, par le camion venant ramasser les gros bidons de lait alignés devant l\'entrée cochère.

Très jolies photos en effet.
Hier, 15 Août, j\'étais pas très loin de là, je suis allé visiter une exposition de photos au \"Jeu de Paume\"
Le musée du Louvre étant fermé , je n\'ai vu que la pyramide. Mais il y avait foule sur l\'esplanade du Carrousel.
Vive les belles de Photos de Paris...ou d\'ailleurs

Bjr,

Enfant du 15ième(arrondissement,pas siècle..je me souviens du vieux bonhomme,qui passait ,tôt le matin,dans sa charrette tirée par un vieux cheval,pour livrer le lait frais au crémier tout proche..
Lait que je me dépêchais d\'aller chercher dans un bidon en fer blanc..

il y a au moins cent ans... [°)]

il y a au moins cent ans.

Et les bouteilles de lait que l\'on piquait dans les casiers en attente sur le trottoir lorsqu\'on sortait de boite....

il y a au moins cent ans...

Et non ! Pas tant que ça.
J\'ai vécu aux Halles de Paris,( mes plus belles et merveilleuses années de gamin, d\'adolescent ).
J\'ai tout connu : les \"forts\" , les \"marchandes de quatres saisons\", les quartiers dits \"chauds\",(la rue Quincampoix), les cariolles à cheval, la charette du laitier, le bougnat, les chanteurs des rues dans les cours, remouleurs et vitriers, ........j\'ai vécu tout celà ! Les souvenirs sont tellement vivaces, ont tant marqués mon enfance de titi parisien, c\'est indélibile. Je ne regrette qu\'une chose : que vous n\'ayez pu le vivre !

Une époque ABSOLUMENT extraordinaire. Je vous plais vraiment de ne pas avoir connu celà.
La sensation vivace et réelle d\'appartenance à un monde hors du temps, ouvert et chaleureux.
Paris n\'est pas ce que vous croyez qu\'il est ; certes les temps ont changés, je ne peux qu\'en convenir là.
Mais l\'âme ne meure jamais. Johannis ne me contredira pas ; pour une fois.
Il n\'y a pas si longtemps quand même.

\"On ne devrait jamais quitter Montauban\".

On mérite Paris, si on le veut !

Paris ancien,
puisque on en est aux souvenirs. Les halles années 50. Pour les techniciens, je travaillais pour alimenter Paris en courant continu. Je dépendais d\'un groupe de sous stations: \"Tiquetone\" aux Halles, \"Beaubourg\" aux archives, \"Sévigné\" presque place des Vosges. En gros de part et d\'autre de la rue Rambuteau prolongée par la rue des Francs-Bourgeois. Ces quartiers étaient alimentés en courant continu 110Volts. Un peu plus bas la rue de Rivoli était encore éclairée au gaz.

Ces quartiers étaient alimentés en courant continu 110Volts

Oh oui, quelle histoire quand il a fallu passer en 220 V.
Rue Coq-héron, entre la rue du Louvre et la rue Coquillère. Que des numéros impairs...

Oh oui, quelle histoire quand il a fallu passer en 220 V.

Les services techniques nous avaient fourni des transfos pour le petit électo-ménager. A cette époque heureusement, on en avait pas beaucoup...

Encore une fantastique promenade et dans le présent et dans le passé. Merci c\'est sympa et tu devrais t\'accrocher à cette rubrique que tu réussis très trèèèèèès bien pour notre plaisir à tous. (garder le même topic nous permettrait de nous y promener plus facilement car c\'est vraiment un réel plaisir).

Johannis ne me contredira pas ; pour une fois.

allons, allons, je ne suis pas si gronchon. Juste Parisien de chez Parisien, comme on dit maintenant.
J\'aime le \"On ne devrait jamais quitter Montauban\". Ca résume tout. Audiard avait tout compris.

Pour sol.ange77 : suggestion à proposer à Nico (ou son frère, puisque notre grand Manitou est en vacances, me semble-t-il) ou à Disk ou Miss. Eux seuls peuvent décider de regrouper les topics.

Comme je l\'expliquais dernièrement en MP à Cathy, ces interventions (comme dans un autre genre les aventures de Grotous, Cahuète et Patapon) étaient/sont à l\'origine destinées à siteordo, chatpitres ou l\'un de mes autres sites (j\'ai dans l\'idée un site \"promeneur de Paris\") mais faute de temps, je me sers de memo un peu comme d\'un blog... (pardon Nico pour le squat !)

Idem pour les tutoriels (Opera, Irfanview, Foxmail, Sygate...) dont une partie se retrouve dans la rubrique net de siteordo...

Pour en revenir au 110/220 : une chasse amusante est celle aux plaques de fonte indiquant l\'évolution et le maillage des réseaux électriques (un peu comme les célèbres plaques \"gaz à tous les étages\" pour le gaz de ville.
Ces plaques électriques permettent de suivre l\'évolution d\'avant l\'EDF, avec les plaques \"CPDE\" (Compagnie parisienne de distribution d\'électricité) et les diverses mentions \"DBT\" (Diphasé basse tension\", \"TMT\" (triphasé moyenne tension) \"THT\" (triphasé haute tension) MBP (monophasé basse tension), etc.
Amusant aussi, essayer de retrouver sur les façades des vieilles maisons (celles d\'un ou deux étages dans les passages), les cours d\'immeuble ou les ateliers, les fixations de lignes aériennes (électriques à crosse droite ou téléphoniques, à col de cygne...), puisque Paris a été une des premières (et reste encore l\'une des rares) capitales mondiales à avoir INTEGRALEMENT enterré tous ses réseaux électriques et téléphoniques (ce qui n\'est TOUJOURS pas le cas de Tokyo, Mexico, New York ou Los Angeles !!!)

Demander à Miss bien sûr de regrouper les fils concernant Paris (ne pas oublier de lui indiquer les liens).

que de bons souvenirs,quand j\'allais jouer au billard francais a la bastille,dans les années 70.
magnifique photos,encore et encore.

J\'ai connu la rue de Lappes (Bastille) quand j\'avais 20 ans, et Marinette une italienne qui habitait là, me racontait le bal à Jo qui n\'existait déjà plus depuis peu. Mais bizarre cette ambiance de bal que je suis obligée d\'imaginer j\'ai l\'impression de m\'en souvenir. Cette rue courte, sombre et etroite, je l\'ai parcourue que la nuit et n\'y suis plus revenue d\'ailleurs. Je connais pratiquement Paris comme ma poche. Je suis née/vécu rue Gauthey. Chaque pas d\'enfant, chaque regard ou vue est un souvenir. Si les autres ne voient rien, à moi il me reste un truc impérissable. Jo un jour en s\'éloignant ne manquera pas de nous poster une tof de ces murs gris mais peut-être ne sont-ils plus gris ? pas grave Paris c\'est toujours Paris.

j\'ai dans l\'idée un site \"promeneur de Paris\"

Vite, vite, vite ! Au boulot, Johannis !

J\'espère en étonner quelques uns en leur disant que j\'ai connu le boulvard Bonnes Nouvelles pavé avec des pavés en bois. J\'habitais dans une cour, une véritable petite rue, il y avait un lavoir en service signalé dans la rue par un drapeau. Le bal à Jo, la boule rouge rue de Lappe j\'ai connu en service.(La petite Roquette juste à côté). En été nous allions nous baigner dans la Marne, souvent à Champigny, les habits gentiments pliés sur le bord. Le jour ou un copain s\'est fait voler ses affaires quel scandale.
Ma famille était dans le 20ème (émigrés limousins). Un cousin avait émigré lui pour Montreuil, quand j\'allais le voire le dimanche, porte de Montreuil il y avait des fous en moto qui s\'en donnaient à coeur joie sur les buttes, également un marché aux puces, là un vrai où on vous proposait des mégots sur un journal, des dentiers, des lunettes même présentation.
En ce qui concerne les réseaux souterrains je me trouvait aux origines nous savions comment y accéder (bien qu\'interdit) Les anciens connaissaient des points stratégiques mais ont toujours refusé de nous les indiquer.

Allez , un club des parigos nostalgiques ; j\'en suis !

Pas spécialement nostalgique. Mais qu\'est-ce que ça a changé.

Jo un jour en s'éloignant ne manquera pas de nous poster une tof de ces murs gris mais peut-être ne sont-ils plus gris ?

pas gris du tout : de plus en plus colorés, avec l'ouverture de bars à tapas et autres tex-mex...
Mais rue de Lappe et passage Thiéré n'ont pas trop changé (j'y suis encore passé avant-hier) :
Le Balajo est toujours là (ouf !), comme la chapelle des Lombards, la Galoche d'Aurillac (dont le patron est décédé récemment, hélas) et, à l'autre bout, la maison Teil, ses tripoux, son pain d'Aurillac, ses fritons, sa saucisse sèche, ses cabecous et son Cantal...

Tiens, pour faire patienter, pris dans ma photothèque (on n'est pas loin de la rue de Lappe, puisque c'est au pied de la Bastille :
le port de l'Arsenal :


la colonne de Juillet, surprise au milieu de la verdure :




Et là, c'est ce qu'on voit quand on est attablé au "Grand Bleu", restaurant de poisson situé justement au port de l'Arsenal :




Et là, en remontant du quai, on traverse la place, on prend la rue de Charenton, on tourne rue de Charonne, et, premier passage à droite, on tombe sur ça :

Et avec la perspective, on croirait que l\'immeuble de gauche va basculer sur la rue.

Tiens, dans un autre style, un autre coin désert à Paris au mois d'août...
Paris plage !!!

les planches de bercy...

sous les palmiers, la plage ?
En tout cas, sur les palmiers, l'orage...



Puis, retour sur la passerelle Simone de Beauvoir, dont je vous entretins naguère (il y a un mois, pile) :

La BNF vue de la passerelle

Ce qui permet d'enchaîner sur ces vues de la BNF... Lorsque le temps est orageux, les tours
prennent une couleur entre ardoise et titane bien plus seyante (à mon goût) que le fond bois un peu ikea qui ressort au soleil.




sous le même ciel, la passerelle est parfaitement assortie et ses lignes fluides ressortent avec bonheur :


Noter que la travée inférieure est désormais ouverte au public :

Merci Jo !

La passerelle Simone de Beauvoir, la prochaine fois que je " monte ", j'y vais !

Une seule fenêtre allumée dans l'immeuble en face : mon bureau

pour personne ? pas bien !

pour personne ?

1. pour Patapon, voyons >\".\"<
2. Et de toute manière, pour utiliser le courant que nous déverse de toute façon nocturnement EDF.
Par ailleurs, 3 lampes fluo basse tension, avec leurs 3x12 W en tout, ça ne va pas nous niquer la couche d\'os jaunes [°)]
(je suis très écologiquement vertement incorrect, je sais, mais je hais les éoliennes et apprécie les centrales nucléaires).

pour personne ? pas bien !

Au contraire, pour nous tous, sans même qu\'on ait à se déplacer
Seul l\'objectif peut nous montrer ce que nous n\'apercevons pas de nos yeux, même étant sur place.
Et, puis, l\'objectif, encore faut-il savoir le maitriser ?

Bjr,

Dommage que tu n\'ais pas photographié le superbe immeuble qui fait de l\'ombre à la Grande Bibliothèque,\"Sanofi\",érigé grace à la sueur de travailleurs de l\'ombre comme moi..
Peut-être qu\'aujourd\'hui il y a une plaque à mon nom sur la façade..?

Mon Jean , fais moi quelques plans de la rue du faubourg Saint Antoine, j'y suis né !!!!!!!!!

Sanofi\",érigée grace à la sueur de travailleurs de l\'ombre comme moi..

de quel côté ? vers Quai de la Gare (l\'immeuble de Truffaut jardinerie) ou vers Nationale (l\'immeuble de bureau près des Grands Moulins.
N\'oublie pas que j\'ai pas mal de vues nocturnes du quartier sur siteordo
(siteordo.online.fr/bnf_ccc.htm attention, c\'est le miroir de siteordo, sans \"www\"),
avec pas mal de vidéos en plus...

fais moi quelques plans de la rue du faubourg Saint Antoine,

dis-moi de quel côté... Je regarde dans ma photothèque, voir si j\'ai quelques vues récentes.

la rue du faubourg Saint Antoine,

Le quartier des ébénistes...
Et puis moi je voudrais mon site de naissance: l\'hôpital Saint Louis près de la gare de L\'Est...et le canal Saint Martin...

Personne pour préciser que c'est l'Yonne qui coule à Paris. La Seine se jetant dans l'yonne à Montereau.

Copie géoportail à l'appui.


Montereau

c'est l'Yonne qui coule à Paris

*

L’Yonne a souvent été appelée « l’enfant terrible de la Seine » :

www.vigicrues.ecologie.gouv.fr/niv_spc.php?idspc=7

Et où sont les fameux chinois de la rue Mongallet On n'en voit aucun sur les photos.

Et où sont les fameux chinois de la rue Mongallet

contrairement aux dames de la rue Saint-Denis ou de Pigalle, pas de rabatteurs sur les trottoirs :
tout ce petit monde officie dans la boutique (voire l\'arrière ou l\'arrière-arrière boutique).

La seule fois où j\'ai vu beaucoup de Chinois dans la rue Montgallet, la rue de Charenton et l\'avenue Daumesnil, c\'est le jour où ils ont manifesté devant la mairie (qui se trouve à deux pas, au point de convergence des trois rues : elle est cachée derrière les arbres sur les premières photos), pour protester contre une pétition de certains habitants et commerçants du quartier qui se prétendaient envahis...
Manifestation très ordonnée (on se serait cru à Séoul, Tokyo voire Pyong Yang) et limitée à une demi-heure à l\'heure de la pause-déjeuner (pour ne pas gêner la clientèle).

la rue du faubourg Saint Antoine, j\'y suis né

Tiens, je suis en train de lire un excellent bouquin à ce sujet, passionnant, sur l\'histoire du faubourg Saint Antoine et ses ébénistes, depuis Louis XI jusqu\'à la Révolution:
Les Dames du Faubourg
de Jean Diwo - Editions Folio - Denoël 1984
C\'est un roman, mais solidement documenté, bien écrit..
Un vrai plaisir

Comme j\'ai longtemps travaillé chez et pour Denoël, j\'avais eu l\'occasion de croiser Jean Diwo
et d\'évoquer ce quartier, justement : après tout, mes grands-parents, arrivés de leur Auvergne natale,
se sont installés dans la faubourg (rue de Charonne d\'abord, puis quartier Popincourt) : ma grand-mère tenait un café-hôtel restaurant alors que mon grand-père avait dans l\'arrière-cour son atelier de menuiserie. En même temps qu\'il l\'aidait aux rudes tâches d\'intendance, genre porter les caisses de vin ou les fûts de bière ou vider les chambres des apaches et autres engeances qui faisaient du scandale Quand j\'étais petit, j\'adorais quand ma grand-mère me racontait, pour m\'endormir les histoires de crimes passionnels, duels au poignard et rixes diverses qu\'elle avait connus dans ses murs, sans parler des poursuites d\'amants éconduits ou de maris jaloux entre le Balajo et Saint-Ambroise. Du Zola mâtiné de San Antonio !

Toujours dans le quartier.Le mari de ma cousine alors menuisier Son nom de famille Laplanchetravaillant rue de Montreuil habitait rue Planchat (rue // au bd de Charonne) . Lors de leur première rencontre il s\'est présenté, ma cousine en a déduit \"je suis tombé sur le roi des baratineurs\".

menuisier Son nom de famille Laplanchetravaillant rue de Montreuil habitait rue Planchat

Tu aurais pû lui dire: \"Je n\'aime pas les menuisiers\" car ce sont des gens qui me nuisent...
De plus, il fabriquent des cercueils...

De plus, il fabriquent des cercueils

et bien oui, c'est assez pratique qu'ils les fabriquent. Remarque, on peut toujours fabriquer le sien si on est bricoleur.
Pour les bricoleurs www.afif.asso.fr/francais/conseils/conseil40.html#LEGISLATION
www.afif.asso.fr/francais/conseils/conseil40.html#norme
www.afif.asso.fr/francais/conseils/conseil40.html#agrement

Maintenant, la marche à suivre pour "un cercueil en bois de pin massif, vissé pour un montage-démontage et un transport plus facile, et peint pour lui donner une certaine patine. La forme générale choisie a été celle dite "forme parisienne".

Les matériaux

Pour fabriquer le cercueil vous avez besoin :

* de bois (plateau de pin clair poncé)
* de vis (type vis agglo cuivrées)
* de peinture (lazure couleur chêne léger)
* de poignées (poignées laiton fixes)

Si vous souhaitez ajouter du capitonage, il faut prévoir cela en plus.

Les dimensions

Le cercueil est prévu pour une personne d'environ 1m70. Il mesure 60cm de large au maximum, et 40cm de hauteur.


Les coûts

Prix de revient matériaux pour notre cercueil : environ 80€

Temps de préparation : 3 jours minimum (à cause du séchage des couches de peinture), pour la découpe et le montage seuls compter 3 heures si vous avez l'habitude de bricoler.

Outillage & accessoires nécessaires à la confection

* scie électrique (égoine électrique si possible)
* pinceau, white spirit
* perceuse-visseuse
* tréteaux
* mètre, crayon"
Voici de quoi occuper utilement votre temps libre.



Il est aussi possible de s'inspirer des cerceuils ghanéens fabriqués à Accra
www.afrik.com/article7638.html

Mon grand-père (à ma connaissance) ne faisait pas de cercueils, en revanche, à la campagne, chez les enfants, on a des tas de meubles sortis de son atelier (lits, armoires, tables, bibliothèques), plus des jouets en bois... c'était plus gai.
Incidemment, il avait commencé sa carrière comme boiseur à la mine de charbon de Champagnac, avant la guerre - de 14, eh oui, mon grand-père était né en 1878 - et on lui doit également la charpente du clocher de cette église (Anglards de Salers) :



toujours vaillante, même sous la neige hivernale :


Mais comme on s'éloigne de la rue Montgallet, revenons dans les parages immédiats d'icelle :
(pour que la prochaine fois que vous irez remplir votre sac à puces, à clés ou à cartes, vous prenne l'envie de musarder) :

église, justement, celle de Saint-Eloi, à l'architecture "industrielle" - entièrement métallique, jusqu'au clocher. C'est aussi de la menuiserie, mais d'un autre genre, le chalumeau et la scie à métaux y remplacent l'égoïne et la varlope :

clocher de Saint-Eloi

Et dans le jardin, derrière (oui, il y a quantité de jardins, parcs, squares et zones boisées dans le XIIe, arrondissement, de loin, le plus vert de Paris) :
on trouve même, on détour d'une allée buissonnante, quelque cétacé bleuté :


que voici, vu de près :

la baleine en céramique...


Et lorsqu'on se retourne, que voit-on au bout du passage ?

la rue Montgallet...
ouf, on n'est pas perdu, on peut vite retourner acheter clés, cartes et puces bridées ou non (comme les yeux de leurs vendeurs)

Johannis, au bout de la rue de Lappe, rue de Charonne le "Palais de la femme" un monument , une histoire, est-il toujours là et en activité ?

Palais de la femme :
www.1d-photo.org/?TopicID=474248476c4bb2762b0c49681489d176&Etat=arch